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Souveraineté industrielle : la France et l’Allemagne à l’heure des choix

Souveraineté industrielle : la France et l’Allemagne à l’heure des choix


Dans les transitions qui s’annoncent, la France et l’Allemagne ont naturellement un rôle moteur à jouer et disposent d’atouts considérables. Il est donc urgent de mettre en place une chaîne solide de décisions et de gouvernance.



Dans le grand débat sur la souveraineté industrielle et technologique de l’Europe, il faut se garder des idées générales ou des déclarations d’intention. Entre les grandes puissances politiques et économiques – et l’Europe en est une –, qui sont engagées dans une compétition féroce, la souveraineté ne se décrète pas, elle se conquiert. Si l’Europe veut affirmer la sienne dans la production d’énergie décarbonée, les hautes technologies, l’intelligence artificielle, les biotechnologies, la production et le recyclage de batteries ou le développement d’une filière de l’hydrogène vert compétitive, elle doit accélérer la mise en œuvre des financements et des projets dans chacun de ces domaines.



Il est d’ailleurs heureux de constater que l’Europe marque des points, comme le montre par exemple le succès de la start-up BioNTech dans le domaine de la santé, la création de Automotive Cells Company (ACC) par TotalEnergies, Stellantis et Opel t que vient de rejoindre Mercedes-Benz ou le déploiement, dans des délais extrêmement rapides, du projet NorthVolt de fabrication de batteries « propres ». Financé en partie par la Banque européenne d’investissement, ce projet vient de produire la première batterie à base de nickel, manganèse et cobalt recyclés à 100 %. Et ce n’est pas un hasard si ces trois entreprises, BioNTech, ACC et NorthVolt, étaient présentes à la Journée Franco-Allemande de l’Économie, le 30 novembre à Paris.



Les enjeux n’ont jamais été aussi clairs. La COP26 de Glasgow a mis en lumière, une fois de plus, l’urgence à agir en matière de lutte contre le dérèglement climatique. La France et l’Allemagne ont naturellement un rôle moteur à jouer dans les transitions qui s’annoncent. Mais le moment dans lequel nous sommes dans l’histoire de l’Europe exige de la part des deux pays un engagement encore plus déterminé et ancré dans la réalité économique, industrielle et technologique des deux pays. L’enjeu est de réussir à construire une économie durable, largement décarbonée, sans perte de compétitivité pour nos entreprises.



Le combat pour la décarbonation et la maitrise des technologies du futur se gagnera autour de financements et de projets concrets. Un certain nombre d’entre eux sont en cours de concrétisation, notamment dans la filière de l’hydrogène vert et dans les énergies renouvelables.  L’une des clés de la souveraineté industrielle et technologique est la capacité de transformer de la recherche fondamentale et appliquée en succès de marché. Et dans la compétition économique mondiale, cette mutation doit s’accomplir à un rythme de plus en plus rapide.



À tous les maillons de cette chaîne, la France et l’Allemagne disposent d’atouts considérables : des compétences mondialement reconnues en matière de recherche, des écosystèmes de financement de l’innovation performants, des tissus de start-ups technologiques de plus en plus denses, des entreprises de taille mondiale, une longue tradition de coopération politique et institutionnelle qui résiste aux aléas de la politique. Mais il faut relier ces différents maillons par une chaîne solide de décisions et de gouvernance. D’où la nécessité de poser, rapidement, des choix clairs pour que la France, l’Allemagne et l’Europe prennent dans le monde de demain une place à la hauteur de leurs talents et de leurs ambitions.
 

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