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Qui a peur de la mondialisation ?

Qui a peur de la mondialisation ?


Il y a une évidente tentation démagogique à manier le coup de fourchette, la levée de coude et la tape amicale sur le cul des vaches. Ce ne serait pas si grave, et juste un peu ridicule, s’il n’y avait derrière ce symbole un message un peu plus gênant. La quête de la reconnaissance de la France paysanne, l’éloge des vertus de la France profonde résonnent aussi comme un appel au repliement sur soi. La mise en avant du terroir s’est accompagnée d’un discours où l’on retrouve les thèmes isolationnistes.

 

Le protectionnisme économique retrouve grâce aux yeux des politiques pour flatter la fibre cocardière des productions françaises, sans toujours mesurer les conséquences d’une fermeture progressive sur le monde extérieur. L’électeur citoyen n’est pas dupe, mais il nage dans la confusion de tout et son contraire, des promesses libérales et des mesures restrictives.

 

Il est contradictoire de promouvoir la mondialisation des principes moraux, des échanges culturels et touristiques et vouloir, dans le même temps, monter des barrières contre la mondialisation des économies. Les échanges ne se morcellent pas aussi facilement. Avoir peur de la mondialisation, c’est aussi avoir peur des autres. Il ne faut pas donner le sentiment que la tentation au repli sur le territoire national soit un signe de rejet des étrangers, de leur culture différente, de leur particularisme.

 

Où est la France humaniste du siècle des Lumières ? Où sont les fondamentaux du pays des Droits de l’Homme, qui est encore un exemple aux yeux de millions de citoyens étrangers qui rêvent de fouler le sol de Voltaire, Rousseau, Camus ou Sartre ?

 

Ce n’est pas seulement une réflexion philosophique, même s’il faut parfois élever le débat. La dérive isolationniste doit interpeller tous les professionnels qui ont fait métier de l’hospitalité. L’accueil des hôtes, voilà de quoi il s’agit, sans distinguer à priori si certains sont de meilleurs clients que d’autres, s’ils sont dignes du même accueil. Soyons aussi réalistes, malgré toute l’attention symbolique portée à l’agriculture, elle ne pèse que quelques pourcents dans notre économie nationale. Les visiteurs étrangers mériteraient une plus grande attention, car ce sont bien eux qui nourrissent, au sens littéral, la France touristique, et bien davantage que la production des vaches laitières, aussi sympathiques soient-elles.

 

 

Georges Panayotis

Fondateur et PDG de MKG Group
Directeur de la publication d’hospitality-on.com

 

 

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