Christophe LAMEIGNÈRE

Fin de chute ou répit temporaire ? Le bouillonnant patron de Sony-BMG aimerait croire au premier scénario. Le syndicat national de l’édition phonographique (Snep), qu’il préside depuis 2006, vient de publier à l’occasion du Midem des chiffres plutôt rassurants : la baisse du marché tant déplorée par les producteurs et distributeurs s’est ralentie en 2009 – avec un chiffre d’affaires global qui n’a perdu que 3,2 % au lieu des - 15 % de 2008. Si l’année 2009, avec le décès de Michael Jackson et la réédition du catalogue des Beatles, a été un bon cru, les majors voient aussi dans ces résultats encourageants les premiers effets de la lutte contre le piratage. Une cause que Christophe Lameignère défend avec toute sa combativité naturelle, illustrée par ses célèbres « coups de gueule » contre les adeptes du téléchargement illégal. Cet ancien manager d'artistes au look soigneusement décontracté déplore aujourd’hui la baisse constante des signatures de nouveaux talents, malgré le succès croissant du téléchargement légal et des sites d’écoute en ligne comme Deezer ou Spotify… Dans les allées du Midem à Cannes, on évoque beaucoup le rapport Création et internet remis au ministre de la culture début janvier. Parmi les propositions formulées par Patrick Zelnik, Jacques Toubon et leurs collaborateurs, on retiendra la création d’une carte « musique en ligne » pour les jeunes internautes. Mais aussi des propositions, beaucoup plus polémiques, de taxe de la publicité sur Internet ou de gestion collective des droits d’auteur sur les sites musicaux. Cette dernière mesure est d’ailleurs contestée par le Snep.